Siroter ma bière depuis le refuge des Bans en regardant tomber la grêle, une pensée émue pour les cordées suivantes qui ne sont pas dans le bon timing et qui surfent sur les grélons qui s’accumulent sur le sentier de descente de Coste Counier, j’adore. Et puis ce refuge, on adore y regarder l’orage, blotti au chaud, à déguster une saucisse au couteau, à regarder les mouflets des gardiens lui donner vie. Notre timing a été parfait. Les JB ont tenu leur rôles de seconds, sans couiner, sans faire tomber un cailloux, à un bon rythme qui nous a catapulté au pied de la cheminée bien assez tôt pour narguer l’orage de l’après midi. J’aime cette course, cet endroit, cette vallée.
En deux pas d’une basket affutée, nous sommes vite coupé du reste du monde, même si le refuge est tout près. Une montée paisible dans un décors qui transpire les aventures d’après guerre, et mon regard se perd comme à chaque fois sur ces lignes perdues, ces sommets typiques de l’Oisans, qui sentent bon la vire à chamois et la descente sans fin. Ça sent l’aventure à plein nez, malgré les bêtes à chagrin qui pensent que ça n’existe plus.
L’arête de Coste Counier fait partie de cette histoire des belles courses de la Vallouise. Une fois sur l’échine ensoleillé, laissant l’ombre des 250 m de la cheminée d’attaque, il n’ya plus qu’à se laisser guider par le sens de l’itinéraire des anciens, la forme du moment ou l’heure de l’orage. Les JB et moi filons bon train sur le granite chaud, le long des écailles, des vires, et de mes Totems cams tellement content de se retrouver au fond de ces belles belles fissures faciles. Les longueurs s’empilent au dessus du gaz, on profite, on savoure, on se réjouit de la prochaine longueur, jusqu’à s’engouffrer dans la descente et son retour bien malin.
Encore une belle viré sous le ciel de l’Oisans, sous l’oeil des Vautours juste là, à deux battements d’aile, près pour la prochaine transition. On laisse les cordées mouillées derrière nous, et c’est avec la fraicheur de l’orage que nous filons en bas, rassasié par cette belle journée de cavalcade aérienne, à rôter nos frites et nos bières, à penser déjà aux prochaines course, à se promettre de revenir par là.
Merci aux JB, a plus et gaffe dans le dos
Renatcoste counier.