Février 2016, driiiiing, driiiinng!!!
"- Allô Yann,
- Salut Yves, comment vas?
- Dis moi que fais tu en juin/juillet 2016?
- De la montagne certainement, mais exactement je ne sais pas :-),
- T'inquiètes! J'ai un programme pour toi, écoute... "
Ainsi est né l'histoire d'Yves et Arlette en expé au Pérou...
Reprise des posts de Facebook Ice-fall
Post I
De retour de notre premier trip d'altitude apres les quelques jours d'acclim passé à Huaraz et en poche le Maparaju, 5320m.
Un bon programme depuis notre arrivée, une bonne logistique et du temps de repos ont largement participé à notre adaptation et acclimatation.
Nous avons passé cinq journees dans la valle de Quilcayhuanca, Cayesh et Cuchillacocha pour rentrer par la vallée de Cojup via el Paso del Huapi 5050m.
Arlette et Yves se portent à merveille et heureusement que j'ai 20 ans de moins sinon... Aïe, aïe, aïe...
Ils enchainent sans sourciller: bivouac, ascension, dénivelé... Un couple en forme, en place...
Demain départ pour 9 jours avec en projet au programme: Pisco, 5752m et voie des français à l'Alpamayo, 5947m...
Comme d'hab ça se sont les projets... La vie, la montagne dicteront le reste.
A ciao
Post II
Difficile d'être conscit lorsque l'on vit une telle aventure humaine dans les hautes altitudes des Andes, surtout quand on a la langue bien pendue comme moi, alors je ne le saurais pas 😝... Bienvenido al Perù!
Avant tout un énorme clin d'œil à ce peuple Péruvien.
On ne peut que saluer leur accueil, leur enthousiasme, leur joie malgré leur condition de vie modeste. Dans les campagnes ils ne manquent de rien sur le plan de la nourriture tant la terre est fertile tant ils ont le coeur à l'ouvrage, surtout les femmes, en ville c'est plus difficile!
On peut juste regretter qu'ils ne respectent pas plus leur terre en terme de déchet mais on ne peut leur en vouloir quand la priorité est de vivre ou survivre et nous sommes bien mal placé pour se permettre de donner des leçons. Le Pérou, les Péruviennes, les Péruviens sont beaux!
De retour à Huaraz pour clôturer notre expe au Perou avec Arlette et Yves.
Partis depuis neufs jours nous rentrons évidemment fatigués et heureux de retrouver le confort de la civilisation mais remplis d'émotions variées, d'images des Andes, de partage avec notre équipe, de discussions et de multiples rencontres.
Les objectifs de ce second bloc étaient l'ascension du Pisco puis d'enchainer sur l'Alpamayo 🌄.
Vaste programme rêvé, chronométré, organisé, minuté, désiré, orchestré mais... Les nuits en bivouac d'altitude, les conditions météo, la fatigue accumulée au fil des jours et le timing serré pour notre retour en France nous ont contraint d’adapter notre programme, c'était le jeu 🏔, nous le savions et mettre l'objectif de l'Alpamayo en dernier comportait un risque.
Dans un premier temps: l'ascension du Pisco. Elle s'est parfaitement bien déroulée en la compagnie d'Yves uniquement, Arlette ayant été contrainte de nous retrouver apres pour des raisons personnelles. Course à l'altitude déjà élevée, peu technique mais longue! Un belvédère à 360* de toute beauté.
Le lendemain nous retrouvions Arlette après la descente du refuge Perù pour enchainer sur une grosse journée de transfert en bus et à pieds afin de nous rapprocher au maximum du col Punta Union afin d'amputer un maximum l'étape du lendemain. Dans la nuit la pluie fait son apparition, nous passons le col de Punta Union sous la neige pour rejoindre le camp de base de l'Alpamayo. Après une seconde nuit et le lendemain sous la pluie les questions se posent sur la suite, sur les conditions en altitude, jusqu'alors sèches.
Les diverses expés patientent sur les différents camps: de base, moraine et col. Nous en profitons pour nous reposer un jour et envisageons la suite.
Renversement de situation au reveil du surlendemain: il fait grand beau! Les infos que nous collectons nous laisse penser que nous pouvons monter au camp moraine pour bivouaquer. Puis au camp glacier pour tenter le lendemain l'ascension de l'Alpamayo avec une descente dans la foulée au camp de base, sport, très sport! Cela peut passer mais il faut etre realiste le temps est compté pour notre retour en France, en clair il ne faut pas mollir et droper😎.
Apres la montee au camp moraine la veille, la montee au camp col le lendemaine s'avère plus longue et éprouvante que prévue. Il faut se rendre à l'évidence, nous n'arriverons pas à tenir le chrono pour l'Alpamayo. Les corps sont marqués par ces nuits et bivouacs répétés en altitude et celle prévue au camp col à 5400m ne sera pas régénératrice.
La cordée prend la décision d'abandonner l'objectif de la Directe Française. Malgrés tout nous optons pour rendre visite au camp col et ainsi voir la bête... L'Alpamayo. Nous largons nos sacs et profitons de cette légèreté pour tenter de retrouver une vitesse d'évolution alpine, toute relative à 5400m!
Arrivée au camp col, quelque peu marqué, nous admirons cette face tant réputée pour sa beauté et d'un commun accord nous validons sans hésitation: y'a pas à dire c'est quelque chose et cela valait vraiment le coup d'oeil.
Nous sommes tout les deux déçus mais sans regret. Notre cordee n'aurait pas pu tenir l'objectif dans le temps imparti et se saurait certainement mis en danger. Il nous manquait deux à trois jours pour couper les étapes comme le font de nombreuses cordées.
En expé dans les Andes comme dans les Alpes le renoncement fait parti de l'activité et comme on le dit souvent un bon alpiniste est un alpiniste vieux et vivant, même combat dans les Andes. Et puis nous avons tout les deux des êtres en vallée qui nous attendent et comptent sur nous 👧.
Sage décision d'autant plus difficile à prendre lorsque l'on sait l'investissement que représente un tel projet!
Yves, Arlette, merci pour votre sollicitation et votre confiance.
Bravo Arlette, bravo Yves pour votre énergie, votre ténacité, votre motivation. Vous avez encore de bien belles sorties alpines en perspectives 😜, vous m'avez impressionné!
Désormais: bienvenue dans les Hautes-Alpes.
Merci à toute l'équipe d'ALPA-K travel avec qui nous avons organisé ce voyage dans les Andes, au porteur d'altitude Roben, au cook Juan et au muletier Chito.
A bientôt en France.
Yann.