Merci Fanfan ! L'auto roule bien sur le col du Lautaret. Ailefroide, la Berarde... à vol d'oiseau, en ligne directe, seulement neuf kilomètres. En voiture nous mettrons deux heures et 120 km ! Fanfan nous dépose sur le parking le plus loin possible au bout de la Bérarde, quelques pas de gagné. La voiture s'éloigne, Fanfan s'en va. Nous bouclons nos sacs à dos avec Muriel et direction le refuge Temple Ecrins . Oisans sauvage, Ecrins préservé, quelle chance d’être là ! La nuit sera courte, l’accueil de Marie au refuge est agréable. En route pour une bonne grosse journée, ce soir nous serons de retour au Pré de Mme Carle.
Muriel n'en est pas à son coup d’essai, elle déroule son pied, respire, elle est bien ici, dans "ses" montagnes. Après, la Meije, le Cervin, l'Alpamayo au Pérou, voici la Barre des Ecrins... La journée est parfaite, la marche d'approche de 1200m de dénivelé positif est avalé en trois heures à la lueur de la frontale. Nous attaquons le rocher au petit matin ! heu, bon là, ce n'est pas le meilleur cailloux qui existe, il faut grimper sur des œufs dans du 4+, mais on connait ça, c'est l'Oisans. Il faut parfois souffler sur les prises pour enlever les petits grains de sable qui recouvrent les prises. L'escalade se fait en douceur en assurant chaque mouvement tout en étant rapide pour ne pas exploser l'horaire.
La vue devient plus belle au fur et à mesure que l'on monte, le rocher est sec, nous ne mettons pas les crampons. Nous venons de passer le vieux câble d'époque, nous retrouvons le soleil sur une petite tour, ça fait du bien ! Derrière Muriel, on aperçoit la magnifique face nord des Ailefroides et les Bans à droite.
Nous sommes au pied du glacier des Ecrins perchés en plein milieu de la face sud des Ecrins. Ici, nous mettrons les crampons, on change de style et de technique. L'altitude commence à se faire sentir, on frôle les 4000m. Le rythme est bon, Muriel est en forme et l'on progresse bien. Nous sommes seuls !
Les derniers mètres sont là, la pente se redresse, le soleil chauffe mais il est encore assez tôt. Nous rejoignons la petite brèche à droite du Pic Lory, sur la voie normale, toujours seuls, les cordées venant du refuge des Ecrins sont en train de descendre. 
Une petite pause bien méritée avant de parcourir les cinquante derniers mètres pour atteindre la croix du sommet. Fil aérien, au dessus du fameux glacier blanc et du glacier noir.
Hop là, sommet à 4102m. Immense bravo Muriel, quelle forme ! 
La descente sera longue, 2400m de dénivelé pour atteindre le Pré de Mme Carle mais rien ne presse, la journée est belle...
Bonnes vacances Mumu, profite bien de tes congés et bon voyage chez nos amis sud américain !
