Le télépherique du SkyWay qui monte de Courmayeur à l'Aiguille Helbronner est un joli défi de technicité. Depuis sa création vers 1930, le téléphérique est devenue aujourd'hui, un site au panorama inégalé. A son sommet, la vue est superbe et les sommets environnants sont une véritable invitation à l'alpinisme. Le refuge Torino situé juste en dessous la gare d'arrivée est un lieu idéal pour passer la nuit et se préparer à une course d'alpinisme du lendemain.
Avec Mathieu, nous visons le Mont Blanc du Tacul à 4248m et ses arêtes du Diable. Une course d'envergure, qui passent par plusieurs aiguilles granitiques toutes à plus de 4000m d'altitude. L'approche se fait à la lueur de la lampe frontale afin d’accéder au couloir sud-ouest, en neige qui monte en diagonale pendant 700m jusqu'au Col du Diable. Ce couloir en bonne neige se remonte bien en crampons, il faut quand même être vigilant, ce bon toboggan surplombe la combe maudite, la chute est interdite, mais Mathieu cramponne bien, je le connais bien, il est vaillant et commence à être expérimenté. Nous traversons quelques zones moins enneigées où les cailloux ne demandent qu'à tomber, pour déboucher aux premières lueurs de l'aube au col du Diable à 3955m d'altitude. La traversée des Aiguilles du Diable commence ici...
Une idée du topo de la traversée des Aiguilles du Diable.
Aller-retour à la Corne du Diable 4046m, première aiguille depuis la Brèche Chaubert. Son escalade est facultative, on peut y laisser les sacs au pied et escalader l’arête Nord-Ouest par une longueur de corde en 4b jusqu’à son sommet. Redescente par un rappel d'une vingtaine de mètres jusqu'aux sacs à dos.
Traversée de la Pointe Chaubert à 4074m. Son escalade se déroule sur le fil de l’arête dans les quinze premiers mètres. Un piton protège bien le passage, pas besoin de tirer dessus, de bonnes prises de mains se cachent à droite... La suite est plus simple et déroule jusqu'au sommet de la pointe. Du sommet descendre en trois rappels pour rejoindre la brèche entre la pointe Chabert et la pointe Médiane.
La Pointe Médiane 4097m comporte à mon gout la plus esthétique des longueurs. Un dièdre fissuré de 40m en 5b qui surplombe la vallée blanche. La vue est spectaculaire et très aérienne, l'escalade est soutenue mais jamais très difficile, un régal...
Au sommet de cette pointe Médiane, on passe dans une fenêtre pour trouver le rappel qui dépose à la brèche Carmen à 4057m.
La prochaine Aiguille s'appelle donc la Pointe Carmen, il faut maintenant la traverser intégralement. Le début est froid dans cette brèche à l'ombre, les fissures sont souvent verglacées jusqu’à une terrasse à droite. On arrive ensuite sur une très large plateforme entre les deux cornes de la Pointe Carmen. L'escalade de la deuxième corne est très agréable sur de beaux feuillets comme seul le granit en propose. Encore trois rappels pour arriver à la brèche suivante, la brèche du Diable.
Ici, nous voici au pied de la dernier pointe, l'Isolée à 4114m. Son escalade est facultative mais elle peut s'effectuer sans les sacs à dos et permet de boucler l'intégralité des Arêtes du Diable. Un truc à savoir: toute la course peut s'effectuer avec une seule corde de 60m, le plus long des rappels faisant 30m pile pour descendre de l'Isolée.
Ce n'est pas fini, il reste la dernière partie qui conduit au sommet du Tacul à 4248m. Un cheminement qui demande encore de l'énergie et un certain sens de l'itinéraire, rien de très dur encore une fois mais, mieux vaut être acclimaté et préparé! Enfin, le sommet se dessine, la fabuleuse corniche sommitale est juste en arrière plan, le sommet est atteint. Il est midi!
Une bonne pause s'impose, un bon casse croute, un godet d'eau, de thé et s'est reparti pour la descente dans la voie normale du Tacul en face nord. Une descente rapide, raide, où les crampons accrochent bien la neige durcie par les passages. Ne pas trop trainer dans cette face, quelques séracs jouent parfois à dégringoler jusqu'en bas. Nous rejoignons le col du Midi et son grand plat lunaire. Encore une dernière épreuve et non des moindres, il faut remonter à l'Aiguille du Midi pour prendre le téléphérique.
Bravo Mathieu, quelle forme...
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