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Voie Desmaison Pic de Bure

Une cordée d'Olivier à l’assaut du Pic de Bure par la voie Desmaison. Une voie d'échauffement a proximité de l’Argentière la Béssée avantescalade trad ailefroide de faire la route ce soir. A deux pas du gîte "La Pierre d'Oran" chez Isabelle, nous avons une petite grande voie en "trad" ou "terrain d'aventure" qui se prête bien à la pose des coinceurs de toutes taille dans un niveau 6a max. Un bon test et mise en jambe pour aller se frotter a plus long, plus dur, plus engagé...

Olivier est survolté, il mène la course tout du long, quelques spits protègent seulement certains passages, l'usage des coinceurs demandent un bonne dose d'apprentissage, de confiance en soi et un niveau technique en adéquation avec ses objectifs. Ici, nous sommes sur une voie calcaire avec un bon rocher adhérent, prisu, la gestuelle est belle et variée, la voie est vite avalée avec ses 7 longueurs. Le trou du Chat en rapport son trou qui fait penser au trous d'une aiguille pour y passer le fil...

Retour en vallée, préparation du matériel, des vivres de course, du matériel de bivouac puis en route pour Gap et son massif du Devoluy. Le Pic de Bure est perché à 2552m au dessus de Gap. Nous laissons la célèbre falaise de Céüse à notre gauche ou il n'y a pas si longtemps, j'avais parcouru Natilik avec Denis. Pour arriver au pied de Bure, il faut contourner toute la montagne de Bure en passant par le col du Festre en direction des stations de ski Super Devoluy et la Joue du Loup. Nous installons notre au camp pour la nuit en contemplant le Pilier Est de Bure.

Pic de Bure Voie DesmaisonRené Desmaison a ouvert cette voie en trois jours de septembre 1961 avec deux autres grimpeurs alpinistes. Plusieurs dizaines de pitons plantés puis récupérés à coup de marteau, des coins de bois taillés sur place avec en guise d'accroche aux mousquetons des bouts de fil de fer ainsi que deux bivouacs en paroi leur auront été nécessaires pour vaincre ce colosse du Dévoluy.
Nous comptons bien y passer moins de temps, une journée devrait suffire puisque depuis le premier passage de Desmaison, la voie est parcouru régulièrement. Plusieurs pitons dans les longueurs sont en place à demeure, les relais presque tous déjà construit, même s’il faut bien sur les vérifier. Le rocher s'est nettoyer avec les passages et les topos sont précis, si on prend le temps d'observer. Et puis j'y suis déjà passé dans cette voie, cela doit faire plus de quinze ans mais peut être aurais je quelques souvenirs...

Voie Desmaison Pic de BureLes premières longueurs sont les plus dures, surtout la deuxième en mixte artif/libre qui réveille fort. Il faut faire attention à ne pas se faire un tour de rein à froid, à tirer sur les dégaines. Un petit étrier de poche est le bienvenue ainsi qu'une longe réglable pour ajuster correctement sa position en dépensant le moins d'énergie. Un relais pendu, les pieds sur une petite vire, une longueur de 4 en traversée et nous voila au soleil au dessus des nuages qui s'enroulent sur le Pas du Follet.

Voie Desmaison Pic de BureIci, le rocher est compact, presque tout équipé de pitons en tout genre. Une belle longueur en 6a/b avec à nouveau, un relais plein gaz ou les cordes sont ranger soigneusement pour ne pas gêner l'escalade du second. La traversée qui suit est déjà hyper aérienne alors que nous ne sommes qu'au la quatrième longueur. Il faut être concentré pour trouver le bon itinéraire, aussi toutes les prises ne sont pas bonnes à prendre et l'engagement est réel.

La suite est plus facile techniquement, on déroule de grandes longueurs de cinquante mètres, parfois soixante. La gestion du tirage est primordiale sans perdre de temps non plus. Olivier est efficace même lorsqu'on ne se voit plus, il est organisé et il sait quand il doit partir. C'est une affaire rondement mené qui nous mène au sommet en début d’après midi. Cet itinéraire est incroyable, une succession de cheminement subtil dans le 5/5+ avec quelques pointes de 6a par endroit.

Pilier Est Desmaison pic de BureUne de mes longueurs préféré est ce grand dièdre a remonter. La fissure au fond se prête bien à la pose de coinceurs, les prises son franches et la vue superbe depuis le relais. Au fur et à mesure de l'ascension on ne peux s’empêcher de penser à René Desmaison en 1961. Aucune info, du grand art...

Le sommet est bien lunaire, plat, dénotant complétement avec la rudesse de la paroi, on peux gambader tranquillement pour redescendre en basket et rejoindre la voiture.

Merci Olivier, un grand merci pour cette belle journée.