La Clarée prend sa source sous le seuil des Rochilles, au niveau du lac de la Clarée à 2 433 m d'altitude jusqu'à sa confluence avec la Durance. Elle descend en passant par le refuge des Drayères, refuge de Laval, longe le village de Névache, de Plampinet, pour se "jeter" enfin dans la Durance 30km après sa source. La particularité de cette rencontre entre ces deux cours d'eau et qu'en fait c'est la Durance qui se jette dans la Clarée et non l'inverse. A leur confluence, la Durance est un petit ruisseau de montagne alors que la Clarée est déjà une belle rivière, avec un lit plus long, un débit plus important et sa source est plus haute. Mais la Durance a imposé son nom parce que après le col de Montgenèvre, elle longe la Via Domitia devenue la grande route commerciale entre la France et l'Italie.
Cette vallée de la Clarée est connue aussi sous le nom de vallée de Névache. Merveilleuse destination été comme hiver, très prisée par tous les amoureux de pleine nature et d'activités outdoor. Au printemps, ski de randonnée aux pieds, c'est comme cela que nous l'aimons aussi. Cette année, l'enneigement est abondant, la montagne nous accepte même si nous devons faire très attention aux conditions nivologiques nous obligeant à changer d'itinéraires certains jours.
Le groupe se compose de six personnes, Eric, Maurice, François, Maxime, Sophie et moi le guide, tous sont de bon skieurs ayant déja pratiqué le ski de rando à la journée. L'idée est donc de s'initier au raid en itinérance et pour çà, le massif des Cerces est idéal, détails du séjour. Les refuges sont confortables, idéalement placés sur le parcours avec douches chaudes, repas copieux et ambiance Italienne pour la dernière étape.
De Névache, nous rejoignons le refuge du Chardonnet à 2223 m d'altitude. Nous y passerons la première nuit. Au dessus du refuge, plusieurs sommet et rando sont possibles suivant les conditions. Après un bon casse croute, nous partons pour la Grande Manche, les conditions sont délicates et nous nous arrêtons avant la pente finale. La descente par son versant nord nous permet de faire de superbes virages sans prendre de risque. Retour au refuge, la nuit est belle et étoilée, juste une douce brise nous berce au travers des murs. Le réveil sonne et nous sort de nos rêves, c'est l'heure du petit déjeuner. Direction le Pic Ombière, nous finissons les derniers mètres raide et venté a pieds puis nous gravissons la Pointe du Demi, avec un passage ski sur le sac pour éviter une zone trop raide et surement plaquée. La descente du sommet offre une pente vierge en bonne poudre légère. Nous prenons des précautions pour skier avec un maximum de sécurité. Une lecture du terrain, de ces risques, les éventuelles réchappe et stop à l'abri, la gestion du groupe face une pente qui est susceptible d’être à risque. La lecture du BERA est bien sur indispensable. Il ne s'agit pas de seulement savoir skier, il faut aussi savoir s'évaluer pour envisager une descente d'un seul trait, sans trop marqué les appuis et glisser sans effort.
Nous changeons de versant pour passer la nuit au refuge de Ricou, le col des tempêtes nous attend pour ce troisième jour. Depuis ce col, la vue est imprenable sur une grande partie du massif des Ecrins. Puis encore une descente en poudreuse nous emmène jusqu'au refuge des Drayeres. Ici pas de pente raide, ça glisse doucement en faisant de beaux virages. Certains de mes compagnons de voyage ne sont pas rassasiés, et je les comprend, petite pause casse croute au refuge puis nous repartons pour le Pic du Riou Blanc. Il est 15h, mais qu'importe, il fait moins 15° au thermomètre, la neige ne bougera, pas même un 21 mars. Il fait froid, c'est rude pour le corps, il faut bouger, je regarde à nouveau la température "-17°", la neige est excellente et c'est avec un large sourire que nous nous rentrons au chaud pour une bonne douche chaude, une bière, trois chips en apéro, suivi d'un bon repas. Nous pouvons dormir tranquille...
Le raid se poursuit, il ne nous reste déjà plus que deux jours. Aujourd'hui, le sommet du Mont Thabor sera atteins par tous! C'est le sommet phare du massif des Cerces, le clou du spectacle. Après avoir franchir trois cols, nous débouchons au sommet avec une vue à 360° sur tout l'Arc Alpin. La descente est longue aussi, nous avons changé de versant, la neige n'y est plus aussi bonne que les jours précédent mais c'est le jeu du raid à ski de randonnée. Nous serons tout de même récompensé car nous passons la nuit en Italie au refuge I Ré Magi
dans la vallée étroite au pied du col de l'échelle. La fameuse polenta, saucisse, le tiramisu, le confort Italien mais en France:
La vallée Étroite est une vallée franco-italienne, rattachée à la commune de Névache par le traité de paix de 1947. Les rares habitants, bien souvent, ne sont pas Français mais Italiens mais l’administration reste française. Une situation originale, car pour téléphoner en France, enfin, en vallée Étroite, il faut faire le numéro international.
Retour Névache par le col du Vallon, cinq jours superbe avec de très bon compagnons, merci à vous cinq pour votre bonne humeur. A qui le tour, quel séjour choisirez vous? Plus de détails ici!